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Trans en Provence au fil de la Nartuby

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Trans en Provence au fil de la Nartuby
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7 février 2014

Bèn vengudo à Tran

Bèn vengudo à Tran
J'ai créé ce blog sur Trans en Provence parce que j'en suis originaire. J'ai voulu parler de mon village, de son histoire, de ses habitants, de son passé, pour que ce blog en soit un peu la mémoire. Je ne suis pas historienne, je n'ai nullement cette...
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8 mars 2024

Des histoires de brigands et bandits de grand chemin

Chauffeurs

 

Gravure représentant une bande de chauffeurs

 

Cela se passait en prairial de l'an IX, c'est-à-dire au printemps de l'année 1801, sous le Consulat. A cette époque, il y eut dans toute la France une flambée de banditisme. C'est alors que les campagnes furent terrorisées par les célèbres "chauffeurs" qui brûlaient la plante des pieds de leurs victimes jusqu'à ce qu'elles révèlent la cachette de leur or. Les routes n'étaient pas sûres. Les voyageurs isolés étaient agressés. A Trans, comme ailleurs, on vivait dans une atmosphère d'insécurité dont témoignent les histoires vraies que voici :

 

Le 11 prairial de l'an IX, Joseph Roux laboureur, fait au maire de Trans le récit suivant : "Le 5 du courant à 9 heures su soir, il passait au chemin qui va de Trans au Muy, au quartier de Saint Vincent, monté sur un âne, lorsqu'il entendit derrière lui : "arrête !", et de suite on lui lâcha un coup de feu chargé à petits plombs qui perça ses habits et atteignit sa monture. Et comme ledit Roux voulait s'enquérir d'où le coup était parti, il fut assailli d'une grêle de pierres qui  paraissaient venir du bosquet voisin et être lancées par plusieurs personnes. Et comme il prit la fuite, ses assaillants le poursuivirent à coup de pierres jusqu'au chemin du Peycal (Peical de nos jours) que prit ledit Roux, où ils le quittèrent en lui disant que, s'il n'avaient pas pu l'atteindre de jour, ils l'auraient de nuit".

Quelques jours plus tard, c'est un propriétaire du Puget près de Fréjus (Puget sur Argens) Louis Barbe, qui dépose une plainte. Venant du Puget à Draguignan, ce jourd'hui 22 prairial, il a été arrêté à 7 heures et demie du matin sur les limites des terroirs de La Motte, du Muy et des Arcs et sur le Grand Chemin par deux hommes dont l'un, posté derrière un buisson au bord du chemin, le tenait en joue avec son fusil, et en s'approchant de lui avec un pistolet à la main lui a dit "Arrête ! La bourse ou la vie !" Barbe a jeté au voleur deux écus de six francs et trois petits écus, ce qui ne l'a pas satisfait. Il l'a obligé à descendre de son cheval et il a fouillé partout dans ses habits et lui a enlevé trois louis d'or et une montre en or. Après quoi, Barbe est remonté à cheval et a piqué des deux criant : "Au voleur !" mais il n'a rencontré personne aux environs. Celui qui l'a fouillé lui a paru être âgé de 45 ans et la taille d'environ 1 mètre 625 millimètres (malgré sa frayeur Monsieur Barbe avait de la précision ! ), ayant le bas du visage couvert d'un mouchoir et un peu voûté, grosse tête, yeux noirs, cheveux peu fournis, grand chapeau rond, gilet noir, culotte longue de grosse toile grise, en manches de chemise, avec un pistolet d'arçon".

 

Pistolet d'arçon

 

Pistolet d'arçon

 

Enfin, la dernière histoire a pour théâtre un endroit où la tradition transiane place volontiers les histoires de brigands. Lorsqu'on va de Trans aux Arcs et qu'après avoir dépassé le haut de la montée, on redescend vers les Arcs, on se trouve dans un ravin assez sombre que l'on appelle "La Gouarge de Rastéou", "la "Gorge de Rateau". Rateau était, paraît-il, un bandit qui attaquait là les diligences. Le 12 floréal de l'an IX , un cordonnier de Draguignan, Philippe Jacques Herr raconte l'agression dont il a été victime à cet endroit mal famé : "Ce jourd'hui, 12 floréal, il a été arrêté à l'heure de midi sur le chemin des Arcs, à une demie-lieue environ de distance de Trans, par deux hommes armés chacun d'un fusil, dont l'un était habillé de gris avec des guêtres de peau, un chapeau rond, ayant le bas du visage couvert d'un mouchoir et l'autre était habillé d'une étoffe couleur verte, chapeau rond et guêtres de peau. Et l'ayant couché en joue avec leurs fusils, ils lui on demandé "la bourse ou la vie". Le cordonnier a jeté aux voleurs environ 60 francs qui ne les a pas satisfaits et, l'ayant fouillé, ils lui ont pris encore quelques écus qu'il avait dans les poches de son corset et celui par qui il a été fouillé est parti avec l'agent en disant à l'autre voleur : "Ramasse ta part qui est par terre". Le cordonnier se voyant seul avec celui qui ramassait l'argent par terre, a pris une pierre et l'a jeté avec force sur le dos du voleur qui, étourdi du coup et quoiqu'armé d'un fusil a pris la fuite et laissé par terre 32 francs que Herr a ramassé".

 

Source : Conférence de Monsieur Margueritte professeur d'histoire à l'Ecole normale de Draguignan "Le brigandage dans le Var entre 1795 et 1802" à la Société d'Etudes de Draguignan.

 

Brigands

 

Complément

 

Le brigandage entre 1795 et 1802 fut un fait très significatif dans le Var, qui regroupait un ensemble très composite : prêtres réfractaires, émigrés dont on avait saisi les propriétés, jeunes refusant la conscription, déserteurs de l'armée d'Italie, miséreux (surtout dans la période de 1795), bandits pratiquement professionnels, évadés du bagne de Toulon... On en comptait donc plusieurs milliers et il fut bien difficile compte tenu de la mobilité de ces brigands (leur repaire se trouvait à Ginasservis), de remettre de l'ordre dans cette situation qui ne cessait, on sans doute, d'inquiéter les autorités de l'époque. Toutes les archives, ou presque sur cette période de troubles ont disparu. On fit donc appel aux services de la gendarmerie et aux gardes nationaux, car il fallait bien mettre un terme à cette situation qui fit tout de même près d'un millier de morts en deux ans. De nombreuses attaques de diligences et plus particulièrement celle effectuant le trajet Aix-Brignoles. Le brigandage visait essentiellement les nouveaux bourgeois, certains administrateurs républicains, d'anciens jacobins. On organisa donc de véritables "battues" et chasse à l'homme, en instaurant également les garnisaires* où dans chaque foyer de brigand était installé un gendarme. La répression militaire intervint pour une grande part. Ce n'est que sous le Consulat que cette situation redevint normale et les dernières condamnations à mort (vingt-trois) furent prononcées en 1804.

 

*Définition de garnisaires : Agent qu'on établissait en garnison chez un débiteur pour garder les meubles saisis, chez les contribuables en retard pour les obliger à payer ou chez les parents d'un jeune homme qui ne s'était pas présenté à la conscription.

 

Source : Article de journal sur la conférence de Monsieur Margueritte à Société d'études de Draguignan.

 

Si vous voulez en savoir plus sur les chauffeurs :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chauffeurs

 

3 mars 2024

Nostalgie des papiers d'antan (2)

 

Nostalgie des papiers d'antan (1) - Trans en Provence au fil de la Nartuby

Je partage avec vous quelques enveloppes trouvées sur internet ainsi qu'une facture à en-tête. La première vient des établissements Corneille et Fabre à Trans, elle est datée du 21 février 1862. Messieurs Corneille et Fabre étaient les propriétaires de la filature de soie. Elle est adressée à des négociants à Lyon.

http://www.transenprovence.info
 

Jules Maurin-Huile d'olive

 

Il s'agit d'une carte postale :

En haut, République française

Carte postale

(Ce côté est exclusivement réservé à l'adresse)

A droite : cadre pour un timbre à 10 centimes

Jules MAURIN

Huiles d'olives

à Trans (Var)

Qui était Jules Maurin ?

 

Plaque famille J

 

Jules Roger Maurin était né le 28 juillet 1858 à Trans et mort le 8 août 1923 à Trans en Provence. Il était négociant et avait reçu plusieurs médailles au cours d'expositions pour la qualité de ses huiles d'olives. Il était Chevalier du Mérite agricole. Il avait épousé le 22 février 1886 à Trans, Laurence Philomène Françoise Douguet qui était née le 21 décembre 1865 à Trans et décédée le 26 octobre 1942 à Trans en Provence.

 Dans mon nouveau blog, dans lequel j'ai étudié toutes les tombes du vieux cimetière pour l'instant, je compte faire le nouveau cimetière, mais c'est un travail très long et fastidieux...

 

Voilà mon étude du tombeau de la famille Maurin-Douguet-Soldevila

 

 
71 - Tombeau des familles Maurin-Douguet-Soldevila - Cimetières de Trans en Provence et généalogies transianes

Ce tombeau est encore entouré de ses grilles et de ses chaînes Familles J.Maurin L. Douguet A mon époux regretté Maurin Jules Né le 28 juillet 1858 Mort le 8 août 1923 Vers toi toujours toutes mes pensées A notre père bien aimé Raymond Soldevila Que représentent les lettres M.D ?

http://cimetierestrans.canalblog.com
 

Jules Maurin-Huiles d'olives du Var

 

Papier en-tête avec sur la gauche une vue du village 

Huiles d'olives du Var

Plusieurs Médailles aux diverses Expositions et Croix de Mérite

Jules Maurin

Chevalier du Mérite agricole

Entrepôt & Consignation d'Huiles de Propriétaires Récoltants

A Trans (Var)

 

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Lessive Le Conte

 

LESSIVE PERFECTA

"A la Bonne Niçoise"

 P. Le Conte

Fabricant

Trans (Var)

Voici une publicité pour la lessive Perfecta qui était fabriquée à Trans par Paul Le Conte. Qui était-il ? 

 Paul Le Conte était né le 27 février 1868 à Narbonne dans l'Aude et il est décédé le 11 septembre 1916 à Trans. Sa femme, Henriette Rose Augustine Zénobie Raynaud était née le 24 novembre 1869 à Trans et elle est décédé le 3 février 1960 à Trans en Provence. Dans les actes, Paul Le Conte est qualifié de négociant ou d'industriel (savon, lessive).

 

 
312 - Tombeau de la famille Le Conte-Raynaud - Cimetières de Trans en Provence et généalogies transianes

Ce tombeau porte le numéro 312 dans la liste des concessions du vieux cimetière. Il est aux noms de Leconte-Raynaud. Priez pour eux Famille Paul Le Conte Henriette Le Conte Née Raynaud Alberte Peytral née Le Conte Henriette Le Conte née Raynaud Albertine Peytral née Le Conte Alberte Marie Thérèse Le Conte était née le 21 mai 1904 à Trans et elle est décédée le 9 avril 1997 à Draguignan.

http://cimetierestrans.canalblog.com

 

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Manufacture de bouchons-Gay François 

Manufacture de bouchons en tous genres

GAY François

A Trans (Var)

Qui était François Gay ? Dans les actes, il est successivement qualifié de bûcheron, fabricant de bouchons, propriétaire. Il était né le 7 octobre 1837 au Muy et il est décédé le 25 mai 1914 à Trans. Il s'était marié le 18 août 1958 à Trans avec Antoinette Thérèse Blanc qui était née le 29 avril 1840 à Trans. Il était le fils de Jean Pierre Gay, bûcheron, né le 6 décembre 1789 à Saint-Paul-les-Fayence (Saint-Paul-en-Forêt) et d'Appolonie Belmondis, cultivatrice.

 

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Quincaillerie Antoine Giraudo

 

Il s'agit d'une lettre à en-tête au nom de la Quincaillerie provençale 

Outillages en tous genres 

Giraudo Antoine

Trans (Var)

Elle est datée du 19 septembre 1919

La famille Giraudo était composée de quatre frères : Antoine (Antonio) , Barthélémy (Bartolomeo), Jean (Giovanni) et Daumas (Dalmasso) qui étaient nés à Vignolo dans la province de Coni dans le Piémont. Ils étaient les fils de Lorenzo (Laurent) et de Maria Serole. Il étaient tous, de père en fils marchands forains. Les trois premiers frères avaient épousé trois soeurs qui avaient pour nom Bodino :  Maria Lucia, Maria, Carolina. Dalmasso, le quatrième frère avait épousé Margherita Tomatis.

Ce sont eux qui ont fait souche à Trans et sont à l'origine de la grande famille Giraudo qui existe aujourd'hui.

 

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 Voici quelques nouveaux "papiers d'antan" dénichés pour vous.

Je vous rappelle que j'ai mis en place un blog avec uniquement des cartes postales anciennes et modernes de Trans en Provence. Il attend vos visites. Vous y trouverez 245 cartes postales. Mettez-le dans vos favoris et venez régulièrement. Merci à vous.

 

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Carte postale "Souvenir de Trans en Provence" Carte postale "Souvenir de Trans" avec deux cartes postales de Trans en format réduit à droite et un brin d'olivier à gauche Carte postale "Un bonjour de Trans" Carte postale porte-bonheur multi-vues : neuf cartes postales en format miniature à l'intérieur d'un trèfle à quatre feuilles.

http://www.villagedetrans83.fr

 

7 décembre 2023

Découverte de Trans en Provence en vidéo

Trans en Provence

 

Bonjour à toutes et à tous,

 

je partage avec vous une vidéo que je viens de découvrir sur notre village. Il s'agit d'une vidéo tournée par Monsieur Guy Marenco en 2021. Je l'ai bien aimée et j'en profite donc pour vous la montrer.

Une bien jolie découverte de Trans en Provence sur une jolie musique.

Merci à ce monsieur et régalez-vous !

 

 

6 octobre 2023

Mon blog de cartes postales sur Trans en Provence

Puits-aérien2

Bonjour à vous toutes et tous,

 

je suis désolée et très déçue de constater que le nouveau blog sur Trans en Provence que j'ai créé en février 2022 ne marche pas. Il n'attire pas vos visites et je ne comprends pas pourquoi.

 

J'ai beaucoup travaillé pour le mettre à place et cela m'a pris beaucoup de temps. C'est un blog de cartes postales. J'ai sélectionné des thèmes en fonction des cartes et je les ai disposées dans des articles et mettant des explications et commentaires. Il y a 245 cartes postales (anciennes et modernes) disposées dans 30 articles. J'ai également mis en route un album-photo de toutes ces cartes dans la colonne gauche du blog. Je trouve dommage que depuis que ce blog est ouvert il n'y ai que 1144 visiteurs qui soient venus. Donc, si vous voulez faire un tour sur ce blog, je vous mets le lien :

 

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Cartes postales et photos de Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui.

http://www.villagedetrans83.fr

Bonne visite et merci à vous !

 

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19 juin 2023

Le sac du château de Trans pendant les Guerres de Religion

 

En 1608, pendant le règne d'Henri IV, le conseil du roi dut se prononcer sur une plainte du seigneur de Trans, Jean de Villeneuve, contre les consuls du village. Trente ans plus tôt, pendant le règne d'Henri III, la guerre civile sévissait en Provence. Elle opposait les Carcistes catholiques extrémistes, groupés autour du comte de Carcès, et les Razats, catholiques modérés, groupés autour du gouverneur de Retz. Le seigneur de Trans, Claude de Villeneuve, baron de Flayosc, père du plaignant, était carciste. Les consuls de Trans étaient favorables aux Razats, ainsi que leurs collègues consuls de Draguignan, Brignoles et Fréjus. Les excès de Claude de Villeneuve et des Carcistes incitèrent les municipalités urbaines à conclure en avril 1579 à Fréjus un pacte d'union avec des nobles catholiques modérés, voire quelques protestants. A la fin mai 1579, les Razats, qui disposaient de deux canons, vinrent attaquer le château de Trans. Les assiégés, inquiets, demandèrent à parlementer. Mais les assiégeants pénétrèrent dans le château. Claude de Villeneuve fut tué. La châtelaine, fort maltraitée, fut sauvée par un combattant razat, le seigneur des Arcs, cousins de son mari. Le dernier enfant de la châtelaine, âgé d'un peu plus de deux ans, faillit être jeté dans la Nartuby : il fut sauvé par un charretier dracénois qui amadoua les brutes et leur "acheta" l'enfant pour quelques sous. Le château fut mis à sac. En 1608, Jean de Villeneuve réclama des indemnités aux consuls pour la mise à sac du château.

 

DSC06959

 

Gravure représentant le siège du château forteresse de Trans le 23 mai 1579 

 

Extrait du mémoire de Jean de Villeneuve

 

"En l'année 1579, s'étend élevé du pays de Provence une faction et mutinerie de gens du même pays qui se faisaient appeler Razats, contre la noblesse (1), ne voulant plus être inférieurs, et qui pis est voulant secouer le joug et l'obéissance dus au Roy et au sieur comte de Carcès, lieutenant pour sa majesté au dit pays (2), les habitants de Trans ne demeurant des derniers à se joindre à cette faction, prenant de là occasion d'exercer leurs vindictes, animosités, ou plutôt furies contre le sieur baron de Flayosc, père du demandeur. Lequel baron de Flayosc, ils seraient venus assiéger dans le château de Trans, et ayant pris ce château le 11 juin, par une inhumanité incroyable, le tuèrent et assassinèrent, commettant plusieurs indignités contre la dame son épouse et recherchant leurs enfants. Ils ne voulaient pardonner au plus petit que l'on fût contraint de racheter de ceux qui le portaient en la rivière pour le noyer. Ils pillèrent et saccagèrent le château. Ils emportèrent les beaux et précieux meubles qui y étaient, pour ce que c'était le lieu et la demeure du feu sieur marquis de Trans et du dit sieur baron de Flayosc, son fils. Toutes ces inhumanités furent exercées par les défendeurs (les consuls de Trans) et leurs prédécesseurs, au préjudice de l'édit de pacification (3) fait par le roi défunt au mois de mars de la dite année 1579".

 

Les consuls de Trans, assignés au conseil du roi par Jean de Villeneuve, présentèrent un mémoire.

 

"Le fait est qu'en l'année 1578 et 1579, Claude de Villeneuve, père du demandeur, fit lever des gens de guerre au pays de Provence, contre l'autorité et commandement du Roi, faisant commettre toutes sortes d'excès." Le pouvoir royal, informé, ordonna en septembre 1578 la cessation de cette levée d'armes, et, en cas de refus, ordonna aux forces de l'ordre d'y mettre fin. "Au mépris desquelles défenses ledit Claude de Villeneuve se fortifia dans le château de Trans, saisit tous les grains, fruits et meubles des habitants et les mit dans son château. Et là, faisait des sorties tous les jours (4), courant et ravageant à Draguignan, Fréjus, Pertuis, Barjols, Brignoles, Saint-Maximin et autre villes voisines du dit Trans, commettant toutes sortes d'excès et désordres, par pilleries, rançonnements, meurtres, viols de femmes et filles, brûleries de bourgs... Enfin, il n'y avait sorte de martyre ou mal au monde que le dit Claude de Villeneuve ne fit commettre". Les consuls des communautés se plaignirent au Parlement d'Aix. Le Parlement autorisa les communautés à résister par la force. "De sorte qu'ensuite les dits arrêts, toutes les dites communautés firent assemblée par laquelle il fut dit et résolu de faire lever d'armes, et qu'il serait député gens tant pour aller faire venir pièces d'artillerie que gens de guerre". On se procura à Antibes deux pièces d'artillerie et on les amena à Trans, où s'étaient concentrés les Razats... "Et ayant le canon fait un peu de brèche au château, ceux du dedans auraient demandé composition, en traitant laquelle, la dite armée les aurait surpris et être entrés dedans, où étant auraient tout tué, et le premier fut ledit Claude. La dite prise fut faite le 22 ou 23 juin 1579 et le même jour ou lendemain, les soldats de la dite armée auraient abattu tous les planchers du château, vendant la futaille, tant à ceux de Draguignan qu'autres villes voisines, achetant icelle plutôt pour rendre le château inhabitable que pour leur commodité propre, à cause des voleries et meurtres qu'y aurait fait faire Claude. Les dits consuls ni habitants de Trans n'ont point démoli le château qui a été démoli par les soldats de l'armée, même qu'en ce temps-là, les dits habitants étaient tous écartés du village (6), qui de ci, qui de là. Et que quand même, quelqu'un des dits habitants se serait trouvé à telle démolition, le Sieur marquis se doit adresser particulièrement sur iceux, et non contre la communauté, car elle ne peut pas répondre des fautes des particuliers."

 

Le Conseil du Roi donna raison aux consuls de Trans. Jean de Villeneuve fut débouté.

 

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Explications :

 

(1) La noblesse était assez volontiers carciste. Toutefois, les nobles razats ne manquaient pas. Ainsi, Mr d'Estoublon commandait la force qui vint attaquer le château de Trans. Le seigneur des Arcs, cousin du seigneur de Trans, était razat.

(2) Le comte de Carcès avait effectivement le titre de comte, mais il était toutefois en état de rébellion à l'égard du gouverneur, partant du pouvoir royal.

(3) Avec une persévérance digne d'un meilleur sort, la royauté française multiplia de tels édits durant les guerres de Religion.

(4) Jean de Villeneuve avait reçu entre-temps l'appui des bandes du baron de Vins, le plus redoutable chef de guerre carciste.

(5) Avec peut-être quelque exagération, le mémoire estima leur nombre à plus de 3 000 hommes. Mr d'Estoublon, qui les commandait, trouva la mort dans cet affrontement.

(6) Les excès de Claude de Villeneuve auraient incité de nombreux habitants de Trans à fuir le village. 

 

Source : Mémoires du Var - Michel Marguerite - Ed. Lacour

 

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Si vous désirez lire ou relire les deux articles suivants, je vous mets les liens directs :

 

Plaque funéraire dédiée à Claude de Villeneuve - Trans en Provence au fil de la Nartuby

Cette plaque funéraire se trouve au Musée municipal à Draguignan. J'ai été obligée de couper les photos car je ne pouvais pas...

http://www.transenprovence.info
Les guerres de Religion : Carcistes et Razats - Trans en Provence au fil de la Nartuby
En 1576, le Roi signe un édit qui déchaîne la colère des catholiques parce qu'il donne aux huguenots le droit de pratiquer leur religion et...

http://www.transenprovence.info
19 mai 2023

Journées Européennes des Moulins et patrimoine meulier

Dans le cadre des Journées européennes des Moulins et du Patrimoine meulier

La mairie de Trans en Provence organise :

- Le samedi 20 mai à 10 heures (durée 1 heure)

Un jeu des énigmes 

Parcours ludique. A la découverte des trésors du patrimoine.

- Le dimanche 21 mai à 10 heures (durée 2 heures)

Une promenade découverte. Le long des canaux.

L'eau captée et utilisée sous diverses formes parfois les plus curieuses.

Ces deux journées sont animées par l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et Architectural Transian et l'Escolo dei Moulin présidée par Marie-France Guigonis.

Journées du patrimoine des moulins

 

21 décembre 2022

L'usine électrique fonctionne depuis 1887

 

Trans en Provence-Vue d'ensemble

Trans-L'Usine électrique

Usine-electrique-et-chutes 

Les ponts-Usine électrique

L'usine électrique ou centrale hydro-électrique existait déjà bien avant que Mr Struby le propriétaire actuel ne l'achète et la rénove. Elle avait été construite en 1887 par Monsieur Paul César Fournial (1859-1923), industriel transian qui a également construit plusieurs usines à Trans (deux scieries, une usine de contreplaqué, une usine d'essence de térébenthine, etc...) et a contribué à faire de Trans un grand centre industriel entre la fin du XIXème siècle et la première partie du XXème siècle. La centrale hydro-électrique de La Motte, commune voisine a elle aussi été construite par lui (voir la carte postale ci-dessous).

Fournial Paul

Papier à en-tête de Paul Fournial

On lit sur la gauche : Scieries Fournial-Fondées en 1825

Spécialités de caisses débitées

Station centrale d'électricité - Eclairage et distribution de force motrice de la ville de Draguignan et ses environs

Adresse télégraphique Fournial-Trans

Paul Fournial était le concessionnaire de la distribution d'énergie électrique sur les territoires des communes de Draguignan, de Trans et de La Motte. Les réseaux de distribution dans chacune des communes comprenaient les lignes de transport, les branchements et installations pour l'éclairage des voies publiques et des bâtiments communaux. Les postes de transformation et de sectionnement, les compteurs placés chez les abonnés, les matériels des postes de transformation et de sectionnement, le matériel de rechange en dépôt et l'outillage affecté à l'exploitation des concessions.

Usine électrique de la Nartuby-La Motte

La légende de la carte indique : Trans - Usine électrique de la Nartuby mais il s'agit en fait de celle de La Motte.

Pour en savoir plus :  Trans-en-Provence-centrale hydroélectrique - L'Etat dans le Var - Préfecture de Toulon (83)

 Pour voir la généalogie des Fournial, le lien vers ma base de données :

Paul César FOURNIAL : généalogie par nbarret2 - Geneanet

 

18 novembre 2022

Trans en 1835 vu par l'historien Etienne Garcin

Qui était Etienne Garcin ?

Etienne Garcin est né à Draguignan le 16 avril 1784 et décédé dans cette même ville le 23 novembre 1859 à 75 ans.

Instituteur de profession, il mena une longue carrière de poète et d'écrivain ; son oeuvre écrite rassemble à la fois un roman de première importance — étant donné le genre et l'époque — dans les lettres d'oc, La Roubinsouno prouvençalo, qui conte l'adaptation d'un microcosme provençal sur une île à la suite d'un naufrage — un dictionnaire destiné à aider les locuteurs de langue provençale à passer au français — ainsi qu'un important "Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne", en deux volumes. 

Je vous propose de lire la page de ce dictionnnaire concernant Trans et qu'Etienne Garcin a écrite en 1835. Il faut évidemment remettre tout cela dans le contexte de l'époque.

Vallée de la Nartuby

Trans : Joli village à une lieue de Draguignan son chef-lieu d’arrondissement et de canton.

Trans tire son nom du fait qu’il était bâti en deçà de la Nartubie, c’est-à-dire du côté de Draguignan avant de descendre s'installer dans la plaine. On en découvre quelquefois des vestiges au quartier de Saint-Victor et près de la chapelle de ce nom. La voie romaine qui de Fréjus allait à Riez, suivait la rive gauche de la Nartubie depuis le village de la Motte et passait par Meyas hameau toujours existant, jusqu’à Draguignan, à-peu-près au même endroit où se trouve ce qu’on appelle encore le vieux chemin de la Motte.

Vers le milieu du siècle dernier (XVIIIème), on découvrit une pierre milliaire en face de la terre de Valbourgés ; en octobre 1834, j’en ai reconnu une moi-même près de la chapelle de Notre-Dame de Vallauris, trouvée depuis peu dans la terre ; elle est en granit foncé, et porte une inscription assez dégradée pour en rendre la traduction difficile. A ce même quartier on a découvert, à différentes époques, plusieurs pièces d’antiquité qui n’étaient pas sans intérêt. J’y ai reconnu plusieurs tombeaux en briques, des lacrymatoires, des lampes sépulcrales, des amphores en verre bleu, un dessus de tombeau en calcaire, ayant aux deux angles de devant une tête d’enfant, et sur la face la figure d’un animal fabuleux. Dans ces différents tombeaux il y avait des médailles à l ’ effigie de l'empereur Trajan ; et ailleurs, d’autres médailles à l’effigie de César-Auguste, d’Agrippa, de Germanicus, de Maxime et d’autres indéchiffrables. On y voit encore plusieurs pierres de granit qui ont dû appartenir à un édifice romain ; quatre sont rondes comme le fût d’une colonne. En ce même endroit, il y a dans la terre cinq bassins en amphithéâtre, élevés en gradin chacun de neuf pouces en sus de celui qui vient après. Ils donnaient de l’eau à un plus grand bassin ; ils sont tous en mastic très-solide et bien conservé. Il paraît que la petite source qui vient grossir le ruisseau en dessous de la chapelle fournissait à ces bassins ; mais qu’une révolution ou une obstruction dans le canal lui a fait changer son cours. Dans le grand bassin, j’y ai trouvé des écailles d’huîtres de l’océan, preuve incontestable que près de là se trouvait une belle villa ou maison de campagne, appartenant à une famille romaine très opulente. En février 1833, on a trouvé au quartier du Gabre plusieurs médailles en bronze, dont les mieux conservées sont, une d’Adrien, une d’Agrippa et une de Julia Marsa (ou Maesa) Augusta ; elles étaient près d’une belle urne cinéraire intacte, renfermée dans un vase de grès avec son couvercle. Le bourg de Trans devint bientôt un lieu considérable. La baronie de Trans, ainsi que les terres des Arcs, de la Motte, d’Esclans et autres lieux, furent inféodées, en octobre 1201, à Giraud Ier de Villeneuve, par Ildephonse II, comte de Provence, pour les bons et loyaux services que Giraud avait faits tant au roi d’Aragon son père qu’à lui-même, en plusieurs diverses et importantes occasions de paix et de guerre, et le beau et honorable train qu’il avait toujours tenu auprès de leurs personnes, avec beaucoup de prudence et de sagesse. Trois siècles plus tard, Louis XII, voulant aussi récompenser les anciens services d’un descendant de Giraud, Louis Ier de Villeneuve, baron des Arcs et de Trans, chambellan du roi Charles VIII, commandant son armée navale, ambassadeur à Rome, érigea, par lettres patentes données à Blois en février 1505, la baronie de Trans en marquisat, titre qui n’existait point encore dans ce royaume. Aussi, Louis de Villeneuve et ses héritiers investis du même droit, s’appelèrent-ils premiers marquis de France. Vingt-trois terres ou châteaux dépendaient de ce marquisat. Louis de Villeneuve, à qui Charles VIII avait donné la principauté d’Avélino près de Naples, était surnommé "Riche l’honneur". Son fils unique fut tué, en juillet 1516, à côté de François Ier. Bayard et Gaston de Foix répandirent des larmes amères sur la tombe de leur digne ami. Le château seigneurial de Trans, un des plus forts de la contrée, était près de l’endroit où se trouve la jolie maison commune.

Trans-Prise du château 23

Prise du château de Trans le 23 mai 1579 (Gravure que j'ai trouvée dans un livre sur l'histoire de la Provence)

En 1579, le seigneur d’Estoublon, à la tête d’une troupe de razats, vint l’assiéger ; et, le 23 mai, il l’enleva d’assaut, malgré les prompts secours que le baron de Vins lui apporta, et malgré la bravoure du seigneur du lieu, et le courage héroïque de sa femme, qui était la fille du comte de Carcès. Cette dernière fut sauvée du carnage par le baron des Arcs qui la couvrit de son manteau. Le plus jeune de ses enfans, encore à la mamelle, fut abandonné à la fureur des vainqueurs. Au moment où il allait être poignardé, un soldat d’Estoublon, tout razat qu’il était, en eut pitié, l’acheta sept sous et demi, et le confia aux soins d’un muletier de Draguignan, nommé Trabaud, qui en eut grand soin ; à telle enseigne qu’il devint commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les autres enfants furent faits prisonniers ; mais le baron de Trans, Claude Ier de Villeneuve, et plus de six cents de ses défenseurs furent passés au fil de l’épée. Le château fut détruit ce jour-là. Il n’en reste d’autre vestige que le bas d’une tour. Le village de Trans est très bien bâti. La Nartubie baigne ses murs. Cette rivière vient quelquefois si grosse, qu’elle inonde les rues et menace d’entraîner l’habitation. Les eaux passent habituellement sous trois ponts peu distans les uns des autres, et se précipitent dans un gouffre profond, formé par d’énormes rochers de tufs qui représentent les plus belles horreurs qu’on puisse voir. Les belles cascades de Trans, quoique au bord de la route, sont presque ignorées, parce qu’elles n’ont pas eu un Vernet pour les peindre, ni un Pétrarque pour les chanter. Cependant elles sont dignes du pinceau de l’un et de la plume de l’autre. Le climat de Trans est tempéré, et l’air très sain. Il y avait autrefois dans le pays des moulins à foulon, une belle filature pour la soie, et une fabrique d’organsin, la première qui ait été connue en Provence. On n’y voit plus aujourd’hui qu’une petite filature à soie, des moulins à huile et à farine, un tournant pour les taillandiers du pays, des scieries à planches, et une scierie à marbre qui vient d’être convertie en scierie à bois pour placage et marqueterie, qui doit fournir à tous les ébénistes de la Provence. On est étonné que le commerce de Draguignan n’ait pas encore songé à établir dans ce village une papeterie et même une filature pour le coton, car, quoique Trans soit une commune particulière, il peut être considéré comme un faubourg du chef-lieu. Ces deux établissemens augmenteraient l’habitation d’un tiers, et procureraient une nouvelle aisance qui n’est point à dédaigner. La plaine de Trans est fertilisée par les eaux de la Foux de Draguignan qui nourrit de bonnes truites ; celles du ruisseau de Vallauris sont favorables aux écrevisses. Le territoire produit du blé, du vin, des légumes, du chanvre, des plantes potagères et surtout de l’huile d’olive. Il y a de belles pépinières de toutes sortes d’arbres fruitiers et d’agrément. Le pays est renommé pour sa bonne clairette, sorte de vin blanc très agréable au goût, mais un peu capiteux. On y fabriquait de l’excellent ratafia, qui était recherché dans les environs. Les distillateurs sont trop riches aujourd’hui pour continuer une industrie à laquelle ils doivent leur fortune.

Population 1.300 habitants.

Source : Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne - E. Garcin - 1835

 

18 novembre 2022

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Auberge du Vieux Moulin-Claudius Lambert

Moulin à huile communal et Auberge du Vieux Moulin

Nouveau

Un amical bonjour à mes lectrices et lecteurs,

je vous informe que dès à présent vous pouvez découvrir un tout nouveau blog que je viens de mettre en ligne et qui concerne Trans en Provence. Il s'intitule : "Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui."

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui (villagedetrans83.fr)

J'ai pris toutes les cartes postales en ma possession ou trouvées sur le net au fil de mes recherches et je les ai présentées dans des articles classées par thèmes. J'ai fait apparaître également des albums-photos dans la colonne de gauche que vous pouvez consulter à votre guise. J'ai mis des commentaires quand j'ai jugé cela utile sinon je vous renvoie à mes articles sur "Trans en Provence au fil de la Nartuby" avec le lien direct pour y aller. Je vous laisse donc découvrir ce nouveau blog et je l'espère pour vous, faire des découvertes intéressantes. Je vais continuer à l'alimenter au fur-et-à-mesure de mes trouvailles. Sachez que pour l'instant 245 cartes postales vous attendent.

Un grand merci à vous ! 

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Carte postale "Souvenir de Trans en Provence" Carte postale "Souvenir de Trans" avec deux cartes postales de Trans en format réduit à droite et un brin d'olivier à gauche Carte postale "Un bonjour de Trans" Carte postale porte-bonheur multi-vues : neuf cartes postales en format miniature à l'intérieur d'un trèfle à quatre feuilles.

http://www.villagedetrans83.fr

Corso-fleuri-1926--5-

 

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